La NBA reprend ses droits pour les 30 équipes de la ligue, alors voici 30 prédictions pour la saison à venir, incluant évidemment les récompenses individuelles et un champion. Il n’y aucun amusement à ne prévoir que les scenarii les plus probables. Soyons fous.
1. Giannis Antetokounmpo remportera les trophées de MVP et de Défenseur de l’année
Onze joueurs ont réussi à conserver leur titre de MVP dans l’histoire de la NBA, mais seulement deux sont parvenus à doubler avec celui de défenseur de l’année, depuis que la récompense a été instituée en 1983 : Michael Jordan et Hakeem Olajuwon. Giannis Antetokounmpo a manqué de peu d’ajouter son nom à la liste la saison dernière, et corrigera le tir cette saison.
Si la perte de Malcolm Brogdon est tout à fait signifiante, les Bucks ne seront pas loin d’être à nouveau la meilleure défense du championnat. Et Antetokounmpo en sera la raison principale. Il est le début, le milieu et la fin de tout ce que fait Milwaukee, qui devrait terminer à l’une des deux premières places de la Conférence Est. Les joueurs capables de faire cela se compte sur les doigts d’une main.
L’antipathie des votants à l’égard des Rockets et James Harden est bien réelle. Il lui faudrait une saison indiscutablement historique et sans concurrent de poids pour l’emporter. À l’inverse, Kawhi Leonard peut profiter de son auréole de champion et de l’absence de Paul George en début de saison pour solidifier sa candidature. Mais une fois George de retour, le temps d’adaptation inhérent à tout changement de cette envergure coûtera des victoires aux Clippers.
Difficile de voir Golden State gagner assez de matches pour que Stephen Curry devienne le 8e triple MVP de l’histoire. Idem pour Portland et Damian Lillard. Nikola Jokic est un système offensif à lui tout seul et Denver jouera les premiers rôles cette saison, mais Antetokounmpo est simplement meilleur. L’arrivée d’Al Horford devrait permettre à Philadelphie de ménager Joel Embiid pendant la saison régulière, et il faudrait des bonds de géants à Donovan Mitchell et Rudy Gobert pour qu’ils se mêlent au débat.
Ne reste plus que les deux mastodontes des Lakers, dont le récit vers le trophée de MVP s’écrit tout seul. Il était une fois deux stars menant Kentavious Caldwell-Pope, Jared Dudley et le cadavre de Rajon Rondo à 60 victoires… Auquel cas l’avantage irait à celui dépassant le plus les attentes placées en lui. Une tâche quasi-impossible pour LeBron James, pour qui défendre en saison régulière est de toute façon une notion étrangère depuis cinq ans.
Anthony Davis a fini les saisons 2016-2017 et 2017-2018 à 28 points de moyenne, avant de retomber à 26 la saison dernière, dans les circonstances que l’on connaît. Il a néanmoins établi ses marques de références au rebond (12) et à la passe (4), et tournait surtout à 29 points par match, avant sa demande de trade fin janvier.
Davis arrive à un stade de sa carrière où la maturité de son jeu rejoint ses capacités athlétiques hors normes. Poussons le tout à 30 points, 12 rebonds et 5 passes, avec une défense intérieure que peu peuvent rivaliser, et il sera un favori on ne peut plus crédible. Je parie sur Antetokounmpo, qui vient tout juste de le faire (28, 12, 6) et s’améliore encore.
2. Stephen Curry marquera plus de points qu’il n’aura de minutes jouées par match
34/67 aux tirs (51%), dont 16/37 à trois points (43%), 23/24 aux lancers francs (96%). Soit 107 points en 98 minutes jouées. Kevin Durant parti, Klay Thompson blessé, Stephen Curry a pris soin de rappeler en pré-saison qu’il était un demi-dieu de son sport.
La saison dernière, il marquait 41 points par 36 minutes avec Draymond Green sur le parquet et Durant et Thompson sur le banc. Les deux saisons précédentes : 45,2 et 37,5 points par 36 minutes. (Aucun des chiffres mentionnés n’est une faute de frappe.) Ce scénario sera le quotidien de Curry cette année. Green est une star, mais dans le sens baroque du terme. Il ne marquera pas 20 points par match juste parce que Durant et Thompson ne sont pas là. D’Angelo Russell est le plus à même de remplir ce rôle, mais même dans ce cas, un nombre colossal de possessions commenceront et termineront dans les mains de Curry.
Que les choses soient claires, cette prédiction entre dans la catégorie des plus osées. Le seul joueur ayant terminé une saison avec plus de points marqués que de minutes jouées par match (minimum 10 minutes/match et 500 minutes totales) était Wilt Chamberlain en 1961-1962, avec 50,4 points en 48,5 minutes (MDR). Stephen Curry est l’exact opposé du joueur qu’était Wilt Chamberlain. Il n’a jamais été obsédé par ses statistiques, a toujours privilégié le succès collectif à ses records personnels, est un meneur, pas un pivot, et joue en 2019, pas dans les années 60. Mais, il est aussi le scoreur extérieur le plus adroit de tous les temps, qui a littéralement révolutionné la pratique du basket.
Le fait que les Raptors, avec un des meilleurs défenseurs de l’histoire dans leur rang, se soient résolus à une tactique de minimes pour l’arrêter, au plus au niveau du sport, atteste de son pouvoir de domination. Peu d’équipes pourront faire des prises à deux constantes sur lui, et encore moins jouer le box-and-one. Quand Curry jouera, il marquera. Beaucoup. James Harden s’est approché de l’exploit statistique l’an dernier (36,1 points en 36,8 minutes) dans des conditions similaires. Stephen Curry est meilleur que James Harden, et va le réaliser.
3. Nikola Jokic sera parmi les cinq meilleurs passeurs de la saison
Mes excuses à Bill Russell, Wilt Chamberlain, Bill Walton, Arvydas Sabonis, Vlade Divac, Pau et Marc Gasol, mais Nikola Jokic est le meilleur pivot passeur de l’histoire et d’une marge aussi confortable que n’a l’air sa bedaine. Je vous prie, cher lecteur, chère lectrice, d’admirer un instant que l’individu ci-dessous soit l’un des dix meilleurs êtres humains au monde à sa profession, qui consiste à courir et sauter pendant au moins 30 minutes, 82 fois par saison. Le 3 mai dernier, il l’a même fait pendant 65 minutes (!), sans laisser aucun doute qu’il était le meilleur joueur sur le parquet. Jokic est un miracle anatomique qui s’améliore à mesure qu’il s’engraisse, tel le plus beau des gorets gersois.
La saison dernière, il a délivré 7,3 passes décisives par rencontre, terminant certes 13e au classement individuel, mais à une unité seulement du top 5. Il n’est aucune limite sur cette terre à ce que Nikola Jokic peut avaler ou faire ballon en mains, en tête de raquette. Il deviendra le premier joueur de 2,10m ou plus à dépasser la barre des 8 passes par match depuis Chamberlain en 1967-1968, et sera parmi les cinq meilleurs passeurs de la ligue à l’issue du championnat.
4. LeBron James sera le meilleur passeur de la saison
En parlant de meilleurs passeurs de l’histoire, tous postes confondus cette fois, toute liste n’incluant pas LeBron James dans les cinq premiers noms ne mérite même pas d’être considérée.
James a terminé 6e, 3e et 4e meilleur passeur des trois dernières saisons. Il était, avec Jokic, le seul non-meneur parmi les 15 premiers du classement l’an dernier et fort est à parier que les trois hommes l’ayant devancé ne rééditent pas leurs performances cette saison. Russell Westbrook devrait moins dominer le ballon aux côtés de James Harden, John Wall pourrait ne pas jouer la moindre minute et Kyle Lowry a battu son record personnel de plus d’une passe.
Trae Young, Ben Simmons et De’Aaron Fox sont de réels prétendants. Ja Morant ou Chris Paul pourraient aussi s’inviter à la course. Mais tout, de ses déclarations au fait anecdotique qu’il lui ait offert le numéro 23, porte à croire que LeBron James laissera le gros du scoring à Anthony Davis. Seulement, comme tout joueur intérieur, Davis dépend de ceux qui l’entourent pour pouvoir marquer et l’effectif des Lakers compte exactement deux joueurs, autres que James, capables de créer pour leurs coéquipiers : Rajon Rondo et Alex Caruso, qui auront de toute façon un rôle moindre.
Enfin et par-dessus tout, LeBron James est aussi doué au basket qu’il ne l’est à contrôler la narration médiatique de sa carrière. Nous parlons d’un homme ayant feint de se gratter la joue pour exhiber un bandage à la main, après l’humiliation subie par son équipe lors des finales 2018. Peu importe qu’il ait quasiment arraché l’arceau pendant cesdites finales, LeBron James voulait qu’on sache que LeBron James ne perd pas 4-0 à moins que la main de LeBron James ne soit supposément cassée.
Cet homme, même dans toute sa mansuétude, ne laissera aucun autre joueur lui voler entièrement la vedette. Il fera du classement des passeurs un objectif, et l’histoire nous a montré que quand il veut, il peut.
5. Steven Adams sera le meilleur rebondeur de la saison
Steven Adams est le seul joueur de l’histoire ayant un taux de rebonds offensifs supérieur à 13% couplé à un taux de rebonds défensifs inférieur à 16%. Comprenez qu’il est un rebondeur d’exception, mais que laisser Russell Westbrook courir après les triples-doubles (et initier le jeu en transition, ne soyons pas de mauvaise foi) était la priorité du Thunder ces dernières années.
La plus grosse progression du taux de rebonds défensifs d’une saison à l’autre est la propriété de Ian Mahinmi entre 2013-2014 et 2014-2015 (11 points de pourcentage). Les deux suivantes : Russell Westbrook lors sa saison MVP, aussi connue sous le nom de poussez-vous de mon chemin je dois faire des stats pour montrer au monde que je n’ai pas besoin de Kevin Durant, et Enes Kanter après son départ de… Oklahoma City.
Sans Westbrook, ni Paul George et Jerami Grant, les trois autres principaux rebondeurs du Thunder la saison dernière, je prédis à Steven Adams une progression supérieure encore à celle de Kanter en 2018. Assez pour enfin transposer son aptitude dans le domaine en transcendance statistique.
6. Zion Williamson ne sera pas le Rookie de l’année…
J’aurais fait cette prédiction même avant l’annonce de son opération du ménisque et son indisponibilité de 6 à 8 semaines.
Update on Zion: pic.twitter.com/7Jn2jEdUVS
— New Orleans Pelicans (@PelicansNBA) October 21, 2019
Ce qui était un pari risqué passe simplement à un scénario tout à fait plausible. Zion Williamson est le meilleur joueur de la draft 2019, un talent rare comme il y en a un ou deux par décennie. Il a marqué 23,3 points par rencontre en quatre matches de préparation. La NBA ne répertorie les statistiques de pré-saison que depuis 2005, mais aucun rookie n’a dépassé les 20 points par match depuis cette année, seul Kevin Durant (18,8) s’y étant approché en 2007. Durant l’avait fait à 39,6% de réussite au tir, une marque médiocre mais normale pour un jeune homme de 19 ans faisant la transition du jeu universitaire à la NBA. Williamson l’a fait à 71,4% de réussite. Il n’est pas normal.
Un être humain aux mensurations de Teddy Riner n’est pas censé avoir la détente verticale de Zach LaVine. Personne n’est censé détruire une chaussure sur une simple reprise d’appui, ou pouvoir arracher le ballon à un autre adulte comme si c’était un enfant. Zion Williamson n’est pas normal. Et c’est parce qu’il est hors-norme qu’il a tendance à se blesser.
Aussi, cette prédiction n’est en aucun cas basée sur son talent ou sa production présumée, mais uniquement sur la spéculation qu’il ne jouera pas suffisamment. En 2016-2017, Joel Embiid évoluait déjà comme un des meilleurs joueurs du monde, mais avait laissé le titre de Rookie de l’année à Malcolm Brogdon, parce qu’il n’avait joué que 31 matches. Zion Williamson jouera plus de 31 matches, mais le reste de la classe rookie 2019 contient des joueurs meilleurs que Brogdon. De Ja Morant à R.J. Barrett, en passant par Coby White jusqu’à Tyler Herro, ils sont plusieurs à pouvoir prétendre à la couronne. Même son coéquipier Nickeil Alexander-Walker pourrait avoir son mot à dire.
7. …Mais New Orleans jouera les playoffs…
L’effectif des Pelicans est profond. À tel point qu’ils peuvent se permettre de ne pas donner tout de suite les clés du camion à Williamson. Sa blessure est source déception, mais pas de catastrophe. Les Pelicans ont un All-Star avec Jrue Holiday et deux vétérans titulaires dans des équipes du haut du panier la saison passée avec J.J. Reddick et Derrick Favors. Brandon Ingram et Lonzo Ball ne demandent qu’à éclore, loin du mélodrame constant de Los Angeles, et Nickeil Alexander-Walker était le meilleur rookie en Summer League cet été.
Holiday, Ingram et Reddick sortent des saisons les plus prolifiques de leurs carrières, Favors jouera enfin au poste qui lui sied le mieux, maintenant qu’il n’est plus dans l’ombre de Rudy Gobert, et la paire arrière Ball-Holiday sera immédiatement l’un des duos défensifs les plus redoutables du championnat.
C’est justement là que New Orleans devra exceller pour que cette prédiction soit correcte. Générer des stops leur permettra de jouer en transition plutôt que contre des défenses en place, qui les mettent au défi de shooter, le gros point d’interrogation de l’équipe. Les Pelicans étaient la 8e plus mauvaise défense la saison dernière, mais seulement 5 joueurs sont encore présents cette année. En plus des nouveaux arrivés, Jeff Bzdelik, le gourou défensif de Houston a également rejoint le staff d’Alvin Gentry.
Sous Gentry, New Orleans a été la 1re, puis la 2e équipe jouant le plus vite du championnat. Et c’était avant que l’effectif ne soit réellement bâti pour cela. C’est désormais le cas et le danger viendra de partout. Jouer contre les Pelicans sera un calvaire pour toutes les équipes s’attendant à un match tranquille un mardi soir de février. Beaucoup seront prises au piège. Pour peu que Zion Williamson soit en bonne santé, ou que Jaxson Hayes puisse reproduire 10% de ce qu’il a fait en Summer League, et les Pelicans créeront la surprise dans la Conférence Ouest.
8. …Au contraire de Sacramento
Les Kings ont été bien inspirés de prolonger Buddy Hield avant la date limite. La construction du contrat laisserait même penser que Vlade Divac a enfin pris la mesure de son poste de General Manager. De’Aaron Fox est une star en puissance, Marvin Bagley a été plus que prometteur en tant que rookie et Bogdan Bogdanovic n’était pas loin d’être le meilleur joueur de la Coupe du monde cet été.
Mais à bien des égards, les Kings restent les Kings. Une franchise qui laisse fuiter ses regrets quant au contrat offert à Harrison Barnes, quelques mois seulement après qu’il l’ait signé, et avant même qu’il ne rejoue le moindre match. Bogdanovic, qui attend de son propre contrat lucratif l’été prochain, aura faim d’opportunités. Et si la saison dernière ne suffisait pas, la prolongation de Buddy Hield a clairement établi l’ordre hiérarchique aux yeux de son front office.
Leur effectif en apparence riche est en fait redondant. Dewayne Dedmon, acquis pendant la free agency, joue au même poste que Bagley et Harry Giles, qui ont satisfait l’année dernière. Si Luke Walton décide finalement de faire jouer Bagley au poste 4, quid des rôles de Nemanja Bjelica et Richaun Holmes. Trevor Ariza a pondu un modèle de statistiques en trompe-l’oeil, loin de tous les regards, à Washington. Il a 34 ans et sort d’une des plus mauvaises saisons de sa carrière. Idem pour Cory Joseph dont les pourcentages au tir ont été les plus mauvais depuis sa première saison.
L’effet de surprise, dont jouira New Orleans, a disparu pour Sacramento. Ils seront attendus. Ils auraient été en ballottage favorable si la qualification en playoffs se jouait simplement au meilleur bilan, mais à l’Ouest, l’ensemble de la Conférence, à l’exception de Memphis, Oklahoma City et Golden State présente un effectif supérieur à celui de la saison précédente. Pour que les Kings mettent fin à la série de 14 années sans phases finales, Vlade Divac doit encore améliorer l’équipe. Je n’ai pas encore vu la vierge.
9. Golden State manquera les playoffs ou ira jusqu’en finale de conférence
La saison des Warriors est la plus difficile à prédire. Ces cinq dernières années, ils ont annihilé le reste de la ligue avec Draymond Green et Stephen Curry (sans Klay Thompson ni Kevin Durant) ensemble sur le parquet. Mais, beaucoup de ces minutes étaient contre les remplaçants adverses. Green sort d’ailleurs de sa pire saison au tir, depuis qu’il est devenu titulaire. Cela n’avait pas d’importance avec Curry, Durant et Thompson. Qu’en sera-t-il avec Curry et D’Angelo Russell ?
Derrière Curry, Green et Russell, il n’y a plus grand-chose sinon un paquet de joueurs supposément talentueux, dont les noms nous sont familiers, mais qui n’ont en définitive jamais prouvé quoi que ce soit. Alec Burks a malheureusement passé plus de temps à l’infirmerie qu’à jouer au basket durant sa carrière. Willie Cauley-Stein ressemble à Hakeem Olajuwon sur une action, puis à JaVale McGee les dix suivantes et manquera le début de saison. Glenn Robinson, en théorie le prototype du 3-and-D moderne, a shooté 29% à 3 points la saison dernière. Marquese Chriss a gagné sa place au terme d’une pré-saison réussie, mais n’en est pas à sa quatrième équipe en autant d’années par hasard. Les autres sont des rookies, ou tout comme.
Faire de ce groupe un des 8 meilleurs de la Conférence Ouest attesterait de la culture propice au succès forgée par Bob Meyers et Steve Kerr. Ce dernier devra d’ailleurs troquer sa casquette de gestionnaire d’égos pour celle d’entraîneur génial qu’il eut jadis, pour que tout cela fonctionne. Stephen Curry devra, lui, poser ses bonbons sur la table et rappeler qu’il est un des tout meilleurs joueurs de l’histoire, pour élever le niveau de ses partenaires. Et même cela pourrait ne pas suffire avec une petite blessure malvenue.
En revanche, si tous ces joueurs confirmaient leur potentiel juste en respirant l’air de San Francisco, Golden State pourrait en faire trembler plus d’un. On ne sait pas quand Klay Thompson reviendra, sinon que ce sera après le All-Star Week-end. Dans le meilleur des cas il jouerait alors 27 matches, assez pour aider son équipe à se qualifier en playoffs et voir celles en tête de la Conférence faire tout leur possible pour les éviter au 1er tour.
Je suis de ceux qui pensent qu’ils auraient pu renverser Toronto et gagner le titre si Thompson n’était pas mal retombé lors du match 6. Le trio Curry-Green-Thompson n’a pas perdu un match après la blessure de Kevin Durant, avant d’atteindre les finales. Ces Warriors sans Thompson peuvent manquer les playoffs. Ces Warriors avec Thompson n’ont rien à envier à qui que ce soit.
10. Les équipes qui se qualifieront pour les playoffs à l’Ouest : Denver, Golden State, Houston, LA Clippers, LA Lakers, New Orleans, Portland, Utah
Et je pense que les Warriors seront de la danse. La prédiction la plus facile eût été de prendre les 8 équipes de l’an dernier et simplement remplacer le Thunder par les Lakers. Cet article n’est pas pour la facilité. Il est pour ces sentiments qui vous prennent aux tripes et ne veulent pas partir. J’ai le sentiment que Dallas, même avec Kristaps Porzingis, Luka Doncic plus affûté, et une intersaison cohérente sera trop juste.
J’ai le sentiment que le retour Dejounte Murray et l’émergence attendue de Lonnie Walker, ne masqueront pas le déclin logique de la production du banc de San Antonio. Les Spurs, sans Davis Bertans ne seront plus la meilleure équipe du championnat à 3 points comme la saison dernière et la défense, améliorée, ne pourra compenser.
11. Brooklyn sera meilleur que la saison passée et Spencer Dinwiddie 6e Homme de l’année
Sans Kevin Durant cette année, les Nets sont supposés être en période de transition, en tour de chauffe avant de réellement se frotter aux cadors du circuit. Kyrie Irving s’est fait une réputation de cancer de vestiaire en une saison à peine, et la jurisprudence Celtics peut amener à la défiance.
Toutefois, à la différence des jeunes loups de Boston, qui étaient à un match d’atteindre les finales 2018 sans Irving, ceux de Brooklyn n’ont pas fait le poids au 1er tour des playoffs contre Philadelphie. Il serait étonnant qu’ils l’ostracisent, alors même qu’ils l’ont personnellement convaincu de les rejoindre. Tout le monde est heureux chez les Nets. Ils dépasseront leur total de 42 victoires de la saison dernière, franchiront le 1er tour des playoffs et Spencer Dinwiddie sera dûment élu 6e homme de l’année. Un honneur qui lui serait revenu si son pouce ne lui avait pas fait manquer 14 matches la saison passée.
12. Aaron Gordon, Tobias Harris, Zach LaVine et Pascal Siakam feront leurs débuts au All-Star Game
Avant que la saison ne commence, huit joueurs sortent du lot dans la Conférence Est : Giannis Antetokounmpo, Bradley Beal, Jimmy Butler, Joel Embiid, Blake Griffin, Kyrie Irving, Ben Simmons et Kemba Walker.
Quatre places restent à pourvoir pour compléter le roster de All-Stars. Andre Drummond pourrait s’y inviter, mais Detroit ne sera pas assez bon pour justifier la présence d’un deuxième All-Star. Toronto le sera, mais puisque j’en donne trois à Philadelphie, une équipe en fera les frais. Pascal Siakam, plus riche de 130 millions de $, aura l’avantage sur Kyle Lowry. Il a un nouvel échelon à gravir sans Kawhi Leonard, contrairement à son aîné.
Les équipes récompensées de trois All-Stars ne sont pas si rares que cela. Cette décennie, Golden State vient de l’être quatre années consécutives, avec mêmes quatre sélections en 2017 et 2018. Cleveland l’a été en 2017, Atlanta en 2015, Miami entre 2011 et 2014, et Boston en 2010 et 2011. À chaque fois, cela est venu couronner une excellente première partie de saison collective, ou des stars incontestables. Tobias Harris n’est pas une star incontestable, mais les Sixers marqueront assez les esprits pour qu’il soit de la fête.
Si Orlando maintient ou s’approche de son niveau défensif exceptionnel de la fin de saison dernière, Aaron Gordon recevra les lauriers qu’il mérite aux dépens de son coéquipier Nikola Vucevic. Les Bulls seront à la lutte pour se qualifier en playoffs, Zach LaVine empilera les points, et lobbying pour avoir un représentant local au All-Star Game de Chicago sera en marche.
13. Aaron Gordon remportera le concours de dunks, corrigeant l’erreur de 2016
Le concours de dunks de 2016 à Toronto était légendaire, le meilleur depuis celui de 1988. Aaron Gordon et Zach LaVine avaient même dû trouver deux dunks supplémentaires à faire, sur le tas, tant il était difficile de les départager. À ce petit jeu, LaVine a eu les faveurs du jury (Magic Johnson, Shaquille O’Neal, Dikembe Mutombo, Tracy McGrady et George Gervin), un peu trop impatient de désigner un vainqueur.
Je n’ai pas beaucoup de règles dans la vie, mais lorsqu’un être humain s’assoit en l’air, fait passer le ballon sous ses fesses, le dunk de sa main faible, le tout au-dessus d’une mascotte de 2,00m… Il doit l’emporter. Ça devrait être inscrit dans la loi.
En 1988 aussi, Michael Jordan, à domicile, avait remporté le concours face un Dominique Wilkins pourtant légèrement plus méritant. Cette année le All-Star Week-end est de retour à Chicago. Gordon est prêt à prendre sa revanche. Il le fera, face au local de l’étape, corrigeant l’erreur de 2016 et vengeant par la même Dominique Wilkins.
14. Rudy Gobert et Luka Doncic feront leurs débuts au All-Star Game…
Neuf joueurs semblent se détacher du reste dans la Conférence Ouest : Stephen Curry, Anthony Davis, James Harden, LeBron James, Nikola Jokic, Kawhi Leonard, Damian Lillard, Karl-Anthony Towns et Russell Westbrook. Si Paul George revient à son meilleur niveau dans des délais raisonnables, il sera le n°10 dans la team.
Utah devrait être tellement fort qu’il serait impensable qu’ils soient une nouvelle fois ignorés. Rudy Gobert est le double défenseur de l’année en titre, il corrigera le manque de respect accordé au Jazz et rigolera avec nous de ses larmes de l’an passé. Comme tout fan de basket qui se respecte, je souhaite de tout mon cœur que Mike Conley, qui a eu le malheur d’évoluer toute sa carrière dans la mauvaise conférence, le rejoigne. Mais les places sont encore une fois très chères et Donovan Mitchell devrait même lui griller la politesse, en cas de remplacement.
De remplacement seulement parce que Luka Doncic est une star et qu’il aura sa place parmi ses égaux. Lui aussi aurait pu l’être la saison dernière s’il jouait dans l’autre conférence, et n’était franchement pas très loin de le mériter à l’Ouest. Ce que ce garçon fait à 20 ans n’a presque pas de précédent. Il jouera son premier All-Star Game d’une très longue série.
15. …Et San Antonio verra sa série prendre fin
Les Spurs ont eu un All-Star chaque année depuis 1997. Il faudrait une saison référence à DeMar DeRozan pour se frayer un chemin parmi tous les arrières générationnels de la Conférence Ouest. Même parmi les potentiels remplaçants comme C.J. McCollum, De’Aaron Fox ou Devin Booker.
16. Denver sera tête de série n°1 à l’Ouest
Les Nuggets auraient déjà pu l’être la saison dernière. Ils auraient même dû l’être s’ils n’avaient pas joué aux savants fous et ne s’étaient pas volontairement laissés glisser au classement. Ils ont le meilleur avantage du parquet avec leur salle en altitude, et le plus de continuité parmi les prétendants au titre. Ils empileront les victoires pendant que les autres chercheront leur rythme de croisière.
17. Portland acquerra un ailier fort…
Danilo Gallinari, Bobby Portis, Julius Randle, Kevin Love, Davis Bertans, Nemanja Bjelica, Marcus Morris… Il y a plus de bons ailiers forts coincés dans de mauvaises équipes, que le ligue ne sait quoi en faire. Il y en a pour tous les goûts, toutes les couleurs. Les Blazers ont un besoin à ce poste et surtout les moyens de le combler. Nassir Little, Gary Trent, Kent Bazemore, Hassan Whiteside dans sa dernière année de contrat, et leurs nombreux choix de draft sont largement de quoi séduire une équipe en reconstruction.
18. …Tout comme Utah
Avec Royce O’Neale, Bojan Bogdanovic et Joe Ingles, le Jazz a un trio d’ailiers productifs mais qui manque de taille et de muscle. Tant que les équipes pourront faire sortir Rudy Gobert du parquet en playoffs, il faudra à Utah un intérieur capable de s’éloigner un peu du cercle et jouer des coudes dans la peinture si besoin. Il y en aura à foison disponibles.
19. Indiana échangera Domantas Sabonis ou Myles Turner contre Gordon Hayward…
Les Pacers viennent tout juste de prolonger Domantas Sabonis pour 77 millions de $ sur 4 ans. Un contrat similaire à celui de Myles Turner qui touchera 80 millions de $ sur les quatre prochaines saisons. Ils sont tous les deux jeunes et bons. Ils sont aussi tous les deux des intérieurs. Avoir deux joueurs de ce niveau garantit une production constante sur un match. Mais, payer près de 40 millions de $ par an pour ce secteur de jeu n’a pas de sens en 2019, si aucun n’est All-Star. Surtout avec Goga Bitadze qui pointera le bout de son nez dans un futur proche.
Indiana a un big man en trop, Boston a un ailier en trop. Indiana a besoin de scoring extérieur, Boston a besoin de présence intérieure. Les échanges de cette ampleur entre concurrents de la même Conférence sont rares, mais la structure est trop logique pour que les deux équipes l’ignorent. Les Pacers enverraient un autre joueur pour équilibrer les salaires et les Celtics un des nombreux choix de draft qu’ils ne souhaitent pas. Gordon Hayward retrouvera sa ville natale.
20. …Et jouera les playoffs
Indiana était la 3e meilleure équipe de la Conférence Est pendant la majeure partie de la saison dernière. Ils n’avaient pas de joueurs capables de créer leurs propres shoots en dehors de Victor Oladipo, mais les additions de Jeremy Lamb et T.J. Warren devraient aider quelque peu. La grave blessure dont Oladipo récupère lui demandera du temps avant qu’il ne retrouve son niveau optimal, mais les fondations de l’équipe sont en place. Perdre Thaddeus Young et Bojan Bogdanovic fait aussi mal qu’enregistrer l’arrivée de Malcolm Brogdon ne soulage. Il sera un complément parfait à Oladipo, quand il reviendra. Une fois Gordon Hayward dans l’effectif, il n’y aura pas 8 équipes à l’Est meilleures que les Pacers.
21. Toronto aura l’avantage du terrain en playoffs et gardera Kyle Lowry
Kawhi Leonard désormais dans un autre pays, Kyle Lowry est le visage des Raptors, l’étoile qui a le plus scintillé lors du match 6 décisif et apporté son premier titre à la franchise. Cependant, le romantisme n’existe pas dans le sport nord-américain. Pour gagner ce titre, Masai Ujiri s’est séparé d’une autre icône de Toronto, en la personne DeMar DeRozan, et n’hésiterait pas à faire de même avec Lowry si besoin en était.
S’il s’en restreindra, c’est parce que les Raptors seront encore très bons cette saison, même sans leur MVP des finales. En dehors de Leonard, les autres joueurs majeurs sont de retour et avec eux la familiarité d’une saison passée ensemble. Nick Nurse s’est déjà fait une place dans le gratin des coachs et le reste de la Conférence n’est pas des plus relevés. Toronto sera parmi les quatre premiers, grâce à son néo-All-Star Pascal Siakam, sa légende Kyle Lowry et ce genre d’actions.
22. Miami aura l’avantage du terrain en playoffs mais ne gardera pas Justise Winslow
Le Heat finira aussi dans le top 4 à l’Est avec Milwaukee, Philadelphie et Toronto. Boston a, sur le papier, plus de talent que Miami mais ses cinq meilleurs joueurs sont soit des arrières, soit des ailiers. Il paraît inévitable qu’ils se marchent un peu sur les pieds. De plus, Jimmy Butler est à l’heure actuelle meilleur que n’importe quel Celtic. Dans une équipe et un environnement qu’il a enfin choisi, il n’a plus aucune excuse pour ne pas être la meilleure version de lui-même. Il le sait et se montrera à la hauteur.
Avec une équipe aussi haut classée, Pat Riley n’hésitera à appuyer sur la détente et se montrer actif sur le marché des trades. Bam Adebayo et Tyler Herro paraissent intouchables, laissant Goran Dragic et Justise Winslow comme les joueurs les plus susceptibles de quitter South Beach. Winslow ne sera payé que 13 millions de $ les trois prochaines saisons, soit autant que Dewayne Dedmon. Un cadeau. Il a la polyvalence dont tous les entraîneurs rêvent, est un excellent défenseur, un leader de vestiaire et n’a pas encore 24 ans. Le Heat s’en séparera plutôt que Dragic, justement parce qu’il a plus de valeur. Son profil est également superflu avec Butler dans l’effectif. Il sera la monnaie d’échange pour un plus gros poisson, qui permettra à Miami de rêver des finales.
23. Les équipes qui se qualifieront pour les playoffs à l’Est : Boston, Brooklyn, Chicago, Indiana, Miami, Milwaukee, Philadelphie, Toronto
Chicago plutôt que Detroit et Orlando. Zach LaVine plutôt que Blake Griffin. Jim Boylen plutôt Steve Clifford. Le quatrième plus mauvais bilan de la ligue il y a six mois plutôt que deux équipes qui viennent de jouer les playoffs. Lauri Markkanen et Wendell Carter Jr. n’ont que 164 matches à leur actif. À eux deux ! Je n’ai aucune confiance en cette prédiction, mais j’en ai encore moins en la santé de Griffin et l’attaque du Magic.
24. Minnesota échangera Robert Covington contre un meneur…
À l’instar de Justise Winslow, Robert Covington est un joueur dont les entraîneurs raffolent. Il est jeune, fort et n’a un salaire annuel que de 14 millions de $. Gersson Rosas a préféré Jarrett Culver à Coby White avec le 6e choix de la draft. Le trou au poste de meneur reste béant, derrière Jeff Teague dont c’est la dernière année de contrat. Faute de pouvoir de trouver preneur à Andrew Wiggins, Covington est le joueur avec le plus de valeur pouvant amener un meneur confirmé.
25. …Qui ne sera pas Chris Paul, qui finira la saison à Oklahoma City
38 millions, 41 millions et une option à 44 millions de $ les trois prochaines années. Il sera aussi difficile à Oklahoma City d’échanger Chris Paul que ça ne l’était pour Houston. Paul est encore productif, mais pas au point d’être un des joueurs les mieux payés de la ligue. Le Thunder a toutes les munitions dont il a besoin pour enclencher sa reconstruction, après les échanges de Paul George aux Clippers et de Jerami Grant aux Nuggets. Et Paul jouera un rôle non négligeable pour la franchise de la ville où il a débuté sa carrière.
26. Milwaukee paniquera avant la trade deadline
Le terme panique est, ici, un brin exagéré. Néanmoins, depuis The Decision il est une règle tacite en NBA que toute équipe ayant une superstar en son sein doit prendre des risques financiers pour prétendre au titre, et garder ainsi la superstar heureuse. Les Bucks ont ignoré cette règle et laissé partir Malcolm Brogdon, par moments leur deuxième meilleur joueur la saison dernière, pour éviter de payer la luxury tax. Les critiques n’ont pas tardé et le spectre d’un MVP quittant une ville moyenne du Midwest pour une grande métropole de la côte a surgi des abîmes de Cleveland jusqu’à Milwaukee.
Dès l’élimination des Bucks contre les Raptors en finale de conférence, Malika Andrews d’ESPN faisait état de la pression accrue sur la franchise pour convaincre Giannis Antetokounmpo de continuer l’aventure. Velléités de départs avérées ou tentative de buzz empotée, peu importe finalement. Le bruit commence à se faire entendre et ne sera que plus fort tant qu’Antetokounmpo n’aura pas prolongé. Telles sont les règles du jeu médiatique américain. Le Grec a beau avoir répété qu’il voulait rester à Milwaukee, l’histoire récente de la NBA incite à la prudence, tant qu’un contrat n’est pas signé, et même encore après. Les Bucks le savent et rattraperont leur bévue estivale en se montrant actif avant la trade deadline.
27. Houston paniquera après une nouvelle élimination précoce
Tilman Fertitta est un cliché sur pattes. Un milliardaire mégalomane ayant racheté une franchise NBA pour faire joujou. Il connaît peu de chose au sport mais croit tout savoir. L’ignorant qui ignore qu’il ignore est plus ignorant que l’ignorant qui n’ignore pas qu’il ignore. Quiconque fait peindre une fresque dans les couloirs d’une salle de basket, avec son effigie deux fois plus représentée que celles des joueurs, est à des années-lumière de comprendre son rôle à jouer dans l’équation.
Pis, il est inhabile dans le domaine qu’il est censé maîtriser : le business. En une intersaison, il a failli s’aliéner irrémédiablement son entraîneur Mike D’Antoni et son GM Daryl Morey, pourtant des références à leurs postes respectifs. Fertitta est un joyeux mélange entre James Dolan et Donald Trump, le racisme en moins. Du moins que l’on sache. Ses déclarations non sollicitées à tire-larigot, l’incessante promotion de son livre au titre aussi infect que sa gouaille et son refus de payer la luxury tax alors qu’un de ses joueurs en pleine force de l’âge bat record sur record, en font un des plus mauvais propriétaires de la ligue.
Houston est la 2e meilleure équipe de ces cinq dernières années, la seule à avoir pousser les Warriors version Durant dans leurs retranchements. Sur cette période, James Harden a fini quatre fois dans les 2 premiers au classement du MVP. Peu importent ses simulations, son style de jeu ou ses quelques échecs en playoffs, il pourrait prendre sa retraite aujourd’hui et serait le 5e plus grand arrière de tous les temps (Michael Jordan, Kobe Bryant, Jerry West, Dwyane Wade). Pourtant, ni lui ni son son équipe n’ont une attitude digne de leurs statuts, comme si Fertitta avait gangrené la franchise. Tous se comportent comme si les titres et récompenses individuelles leurs étaient dus sans qu’ils n’aient à les gagner sur le terrain. Des complaintes constantes, assourdissantes et franchement détestables, qui ne les grandissent pas.
Avec Russell Westbrook, même en déclin, en lieu et place de Chris Paul, les Rockets sont tout bonnement meilleurs que la saison dernière. Ils gagneront encore plus de 50 matches et seront attendus en playoffs, où les défauts de Westbrook leurs seront fataux. Tilman Fertitta l’a montré cet été, il est d’une impatience incompatible avec la conquête d’un titre NBA. Je prédis que ni D’Antoni, ni Morey seront employés à Houston à la même période l’année prochaine.
28. Ben Simmons inscrira 10 paniers à 3 points
L’appétit vient en mangeant.
29. Brett Brown sera l’Entraîneur de l’année
Brett Brown est un personnage attachant, et pour gagner les votes des journalistes, c’est déjà la moitié du chemin. Il était le porte-parole, le psychologue et visage des Sixers pendant le Process. Il en récolte aujourd’hui les fruits avec l’effectif le complet de la Conférence Est. Il avait la défense la plus polyvalente du championnat à l’Est d’Oakland, l’an dernier. Il dispose désormais d’Al Horford, Matisse Thybulle et Josh Richardson. C’est absolument terrifiant. James Ennis et Mike Scott sont loin d’être inaptes dans le domaine non plus.
Philadelphie n’a pas éliminé le futur champion Toronto lors des derniers playoffs à cause d’un seul et unique facteur : les minutes sans Joel Embiid sur le parquet. Les Sixers ont marqué 90 points de plus que les Raptors pendant les 237 minutes jouées avec Embiid, et 109 points de moins pendant les 99 minutes avec Embiid sur le banc ! Ce différentiel fait mal à la tête tellement il paraît irréel. L’échantillon est certes petit, mais c’est la différence entre la meilleure équipe de la ligue et la pire équipe de la ligue, en substituant un seul joueur, sur un temps pourtant limité. Avec Horford ce problème sera résolu.
Jimmy Butler parti, la question de savoir qui se chargera de la création de shoots dans les dernières minutes d’un match serré est légitime. Tobias Harris décalé sur le périmètre ? Josh Richardson, qui a failli dans ce rôle précis à Miami ? Peu importe, Philadelphie n’aura pas beaucoup de matches serrés en saison régulière. Ils gagneront beaucoup, et Brett Brown sera récompensé.
30. Et le champion sera…
Philadelphie aux dépens des Clippers en 6 matches. Comme les Spurs en 2013, les Sixers ont subi le genre d’élimination dont on se relève jamais vraiment avant de remporter un titre. La carotte qui vous fait avancer toute la saison.
En ce 22 octobre 2019, jour de reprise de la NBA, les Clippers n’ont pas un seul joueur capable de contenir Joel Embiid. Philadelphie en a plusieurs pour au moins faire suer Paul George et Kawhi Leonard. Here they come.