Depuis le dernier post sur ce site, la corona est passée de bière trop sucrée à pandémie meurtrière, Benjamin Griveaux de membre du gouvernement à adultère bien membré et Rudy Gobert de Pierre Richard à Grand Corps Malade. La France s’est découvert une passion pour le footing, Karim Benzema pour la Formule 1. Tous les Ahmad de France cherchent à changer leur prénom et Alix a fait une entrée plus tonitruante que le mec à Milla dans la villa. Il s’en est passé des choses en 75 jours !
Nous voilà donc mi-avril, dans une NBA sans tanking pour de meilleures probabilités à la loterie de la draft, sans mises au repos forcées pour éviter telle ou telle équipe en playoffs, et sans votes pour les distinctions de fin de saison. Sans votes officiels tout du moins. Pour nous autres blogueurs, podcasteurs et analystes d’outre-Atlantique, le confinement ne nous empêche en rien de nous prêter à l’exercice.
La saison régulière s’est, selon toute vraisemblance, prématurément conclue le 11 mars dernier. 971 des 1230 matches ont bien été disputés, soit environ 80% du calendrier. Les choses auraient-elles pu changer sur les 20% restant. Peut-être. Pour certaines récompenses, sûrement. La plupart néanmoins semblaient déjà plus ou moins décidées.
Attardons-nous donc sur les équipes All-NBA, dont les règles d’éligibilité sont de plus en plus obsolètes à mesure que les années passent et le jeu évolue.
Depuis 2013, les critères de sélection pour le All-Star Game définissent deux groupes de position (backcourt et frontcourt) au lieu de trois (arrières, ailiers et pivots) jusqu’alors. Logique, puisque les lignes de démarcation entre postes sont de plus en plus floues, sinon inexistantes aujourd’hui. Mais la NBA s’entête absurdement curieusement à imposer 2 arrières, 2 ailiers et 1 pivot pour les équipes All-NBA.
Une incohérence qui avait valu à DeAndre Jordan d’être élu dans la 1re équipe All-NBA en 2016, alors qu’il n’avait pas été sélectionné pour le All-Star Game cette même année. C’est le moment de l’article où il vous est permis de prendre une pause, revenir à la phrase précédente pour voir si vous l’avez bien lue, puis demander à Google si je dis vrai ou bien développe des premiers signes de démence à cause du confinement.
Je vous en prie. Nous avons tout le temps du monde.
Yep. Un joueur qui n’était pas reconnu parmi les 12 meilleurs de sa conférence au mois de février s’est inexplicablement retrouvé parmi les 5 meilleurs de la ligue deux mois plus tard.
Et pour la huitième année consécutive nous opèrerons à travers le prisme de cette confusion. La NBA n’ayant pas établi les postes définitifs avant l’interruption de la saison, je m’autoriserai certaines largesses pour les joueurs pouvant légitimement appartenir à plusieurs catégories. Contrairement au classement du MVP, les prouesses individuelles seront appréciées indépendamment du succès collectif. 5 équipes. 15 joueurs. Les meilleurs des meilleurs de la saison 2019-2020.
3e équipe All-NBA
G – Ben Simmons, Philadelphia 76ers
G – Bradley Beal, Washington Wizards
F – Jayson Tatum, Boston Celtics
F – Pascal Siakam, Toronto Raptors
C – Rudy Gobert, Utah Jazz
La 3e équipe est souvent la plus difficile à constituer, et cette année ne déroge pas à la règle. J’ai considéré sept arrières (Ben Simmons, Bradley Beal, Kyle Lowry, Russell Westbrook, Devin Booker, Trae Young, Kemba Walker), quatre ailiers (Jayson Tatum, Pascal Siakam, Paul George, Jimmy Butler) et quatre pivots (Rudy Gobert, Joel Embiid, Domantas Sabonis, Bam Adebayo) pour ces cinq dernières places.
Pour les deux ailiers, les choix de Tatum et Siakam se sont finalement avérés assez évidents, tous deux ayant pu, à bon droit, prétendre à une place dans la 2e équipe. Ce n’est pas le cas de George et Butler.
La saison dernière, Paul George est entré dans le gratin dauphinois de la planète NBA. Celui qu’on lui avait tous prédit le soir où il a fait de Birdman un petit moineau de prairie. Chaque année où un joueur de son calibre reste sur le carreau ne s’explique que par une anomalie. Celle-là même qui a justifié son absence du All-Star Game cette saison : il est indubitablement un des 10 meilleurs joueurs du monde mais il a manqué 22 matches. Il partait déjà avec un retard certain en ne faisant ses débuts avec les Clippers que mi-novembre. Les 10 rencontres manquées au mois de janvier lui sont rédhibitoires pour quelconque prétention individuelle cette saison.
Jimmy Butler a explosé ses meilleures marques en carrière à la passe (6,1 par match) et au taux de passes (28,4%) cette année. Erik Spoelstra a fait de lui son point-forward, son LeBron James édulcoré, et cela a fonctionné à merveille. Butler a aussi augmenté ostensiblement son taux de lancers francs (9,5 par 36 minutes), témoignant d’une volonté retrouvée d’attaquer le cercle. Hardenesque. Sa réussite aux tirs, en revanche, a connu une chute vertigineuse avec son plus mauvais pourcentage de tirs effectif (47,4%) depuis 2013-2014. Westbrookesque. Après le All-Star Game, Duncan Robinson et Bam Adebayo ont été les principaux artisans de la réussite offensive du Heat.
Son titre de Most Improved Player en 2018-2019 n’a souffert d’aucune contestation. Dans sa fulgurante ascension, il ne manquait plus à Pascal Siakam que de cocher les cases restantes pour définitivement faire partie des stars de la ligue : endosser le rôle d’option n°1 et devenir All-Star. Il a rempli la première avec brio, la deuxième est devenue une évidence.
Mais qu’on ne s’y méprenne pas, ce qu’il réalise est d’un degré de difficulté inouï. Passer de joueur de banc à deuxième meilleur joueur d’un prétendant au titre était déjà formidable. Devenir le leader offensif et défensif d’une franchise en l’espace de 3 ans est quasiment sans précédent, et encore plus stupéfiant. Avec les départs de Danny Green et Kawhi Leonard, les Raptors ont dû combler 26,7 tirs et 36,9 points par match. Pour la deuxième année d’affilée, Siakam a dû s’accommoder à un rôle nouveau et plus important. Ce fut une réussite étincelante.
Dito pour Jayson Tatum qui a curieusement produit des statistiques identiques à Siakam.
Siakam : 23,6 points, 18,9 tirs, 7,5 rebonds, 5,2 lancers francs par match, 51,7% tirs effectif.
Tatum : 23,6 points, 18,9 tirs, 7,1 rebonds 4,7 lancers francs par match, 52,3 % tirs effectif.
Tatum a été le meilleur défenseur de la 5e meilleure défense du championnat et a surtout pondu un mois de février stratosphérique : 30,7 points, 7,9 rebonds, 3,2 passes, 49,4% aux tirs, 48,1% à 3 points en 12 matches. S’il avait commencé la saison sur un rythme proche de celui-ci, il aurait été un candidat au MVP.
Au vu de la lancée sur laquelle il était, Russell Westbrook est sans doute le plus pénalisé par la fin de saison anticipée. Le basket qu’il a produit sur les 19 matches de janvier et février n’était pas loin d’être le meilleur de sa carrière. Seulement sur l’ensemble de la saison, il est dernier en part de victoires, en box plus-minus et le moins efficace aux tirs des 7 arrières envisagés pour cette 3e équipe de l’année.
Les statistiques brutes de Kyle Lowry ne sont jamais des plus impressionnantes. C’est un leader qui fait ce qu’il faut, quand il le faut, pour que son équipe soit en position de gagner. Sans Kawhi Leonard, avec moins de spacing, il a réussi à augmenter son pourcentage de tirs à 3 points en sortie de dribble, passant de 29,2 à 34,5%, en en prenant presque 2 de plus par rencontre (4,3 contre 2,6). C’est excellent, mais pas assez comparé à l’excellence pure de ses concurrents.
Après un éclatant début de saison, Devin Booker s’est quelque peu tassé les semaines précédant la coupure, et les résultats de son équipe s’en sont fait sentir avec 6 petites victoires sur les deux derniers mois de compétition. Pour sa première saison à Boston, Kemba Walker a, lui, brillé du contraste avec son prédécesseur à la mène et délivré un remarquable exercice sur le plan offensif. Sa faiblesse défensive a été le facteur déterminant son absence de cette équipe.
Ce qui nous amène à Bradley Beal et Trae Young. Tous les deux géniaux pour marquer et faire marquer leurs coéquipiers, mais absolument putrides pour empêcher l’adversaire d’en faire de même. Des 87 joueurs ayant joué au moins 30 minutes par match, ils sont respectivement 87e et 85e en évaluation défensive et en parts de victoires défensives. Tous les deux faillent par défaut de volonté plutôt que de qualité. Ils ne peuvent pas grandir ni être plus costauds, mais pourraient au moins donner l’impression d’en avoir quelque chose à faire.
La seule raison pour laquelle cela leur est excusé est qu’ils font plus que compenser de l’autre côté du parquet. Peu importe l’efficacité, tourner à 29,6 points et 9,1 passes par match à 21 ans est extraordinaire. Marquer 30,5 points, délivrer 6,1 passes par match et mener l’un des plus mauvais effectifs de la ligue aux portes des playoffs l’est tout autant. Ce dernier point fait pencher la balance en faveur de Beal. Malgré les statistiques délirantes de Young, les Hawks ont la 6e plus mauvaise attaque et le 4e plus mauvais bilan de ligue. Beal a été injustement laissé de côté pour le All-Star Game. Il a été encore meilleur après. Il est l’un des 15 meilleurs joueurs de la saison.
Tout comme Ben Simmons. Sa saison est la preuve que les chiffres ne disent pas toute la vérité. Ses stats sont en tous points similaires que ses deux premières saisons dans la ligue. Il a pourtant été infiniment meilleur cette année et la seule constante du décevant parcours de son équipe. Aucun arrière n’a été meilleur que lui défensivement en NBA. Match après match, quel que soit l’adversaire il a montré l’exemple par sa besogne, son agressivité et sa lecture du jeu. Qu’il soit le meilleur intercepteur de la ligue ne rend presque pas justice à la manière dont il a tenu les Sixers à flot, lorsque Joel Embiid traînait sa peine en début de saison ou était blessé au mois de janvier.
Quand il le veut, le pivot des Sixers peut être le meilleur joueur du monde. À Noël, contre la meilleure équipe de la ligue et le MVP en titre, il le voulait et il l’a été.
Mais ces moments ont été beaucoup trop rares cette saison. Son nom devrait être mentionné aux côtés des James, Antetokounmpo et autres Leonard. Et nous voilà à débattre de sa présence dans la 3e équipe de la saison. Entre lui, Gobert, Sabonis et Adebayo, il n’est aucun doute sur lequel est le plus talentueux. Il est le pivot le plus polyvalent que la NBA ait vu depuis Shaquille O’Neal et Hakeem Olajuwon. Seuls Gobert et Giannis Antetokounmpo rivalisent avec sa présence intérieure défensive, seul Karl-Anthony Towns rivalise avec sa domination offensive.
Il y aurait quelque chose d’injuste à donner l’avantage à Sabonis, qui a été moins fort que lui, bien que plus fiable d’une nuit à l’autre, alors que les Pacers avaient exactement le même bilan que les Sixers à l’arrêt du championnat. Bam Adebayo a été une révélation cette saison, et à maintes reprises le meilleur joueur de Miami, mais également un peu moins fort que Embiid, dans une équipe qui commençait à filer un mauvais coton.
Rudy Gobert est en fait l’unique rival de poids pour la dernière place de pivot, et c’est en sa faveur que j’ai tranché. Il n’est pas dans la même classe que le Camerounais en tant que joueur. Il n’est pas une grande menace poste bas, ni en sortie de dribble ou dans le pick-and-pop. Mais il est une star dans son rôle, celui qui lui demande d’être un poseur d’écran sûr, un danger constant en réception de lobs et surtout le meilleur protecteur du cercle au monde. Dans un bon environnement, et avec les bons joueurs autour de lui, il peut causer presque autant de problèmes que Embiid. Gobert a joué 18 matches et plus de 800 minutes de plus que lui, et a été la raison principale pour laquelle Utah aurait l’avantage du terrain au 1er tour d’hypothétiques playoffs.
2E ÉQUIPE ALL-NBA
G – Chris Paul, Oklahoma City Thunder
G – Damian Lillard, Portland Trail Blazers
F – Kawhi Leonard, Los Angeles Clippers
F – Khris Middleton, Milwaukee Bucks
C – Nikola Jokic, Denver Nuggets
Leonard est champion et MVP des finales en titre, celui à qui la ligue appartient jusqu’à preuve du contraire. Il vient de boucler dans un certain anonymat la meilleure saison régulière de sa carrière, dans un environnement totalement nouveau, sans le deuxième meilleur joueur de l’équipe pendant un tiers de la saison. Si la NBA s’était autant appliquée à simplifier le calendrier des Clippers qu’elle ne l’a fait pour les Lakers, il aurait pu manquer moins de matches. Aucun débat n’est permis quant à sa présence dans le 2e cinq de l’année.
Les Bucks ont gagné 81,5% de leurs matches cette saison. Dans un monde doué de raison, cela ne peut pas être dû qu’aux performances d’un seul joueur. Milwaukee a une deuxième star dans son effectif en la personne de Khris Middleton. Son jeu n’est ni sexy ni flamboyant, mais que diable lui reste-t-il à prouver après avoir marqué 25,2 points par 36 minutes et été le créateur de son équipe quand Antetokounmpo était sur le banc ? 54,7% à 2 points, 41,8% à 3 points, 90,8% aux lancers, le tout avec le taux d’usage (25,9%) d’une première option. Klay Thompson n’a jamais atteint ces marques-là.
Middleton est une star et le serait même sans Antetokounmpo dans son équipe.
Middleton avec Antetokounmpo : 987 minutes, 111,9 d’évaluation offensive, 94,8 d’évaluation défensive.
Middleton sans Antetokounmpo : 666 minutes, 112.4 d’évaluation offensive, 103,6 d’évaluation défensive.
Pendant ces 666 minutes, son taux d’usage est monté à 32,8% sans que son efficacité en souffre. Être une star indépendamment du MVP ne veut pas dire qu’il pourrait, seul, mener une équipe à 60 victoires. Mike Budenholzer et Brook Lopez ont également joué un rôle crucial dans le succès des Bucks, mais il n’y a pas eu 5 ailiers meilleurs que Middleton cette saison.
Qui a été le 2e meilleur joueur des Nuggets cette saison ? Le fait que la réponse ne soit pas évidente, le fait qu’elle puisse être Will Barton (!), et que Denver soit 3e de la Conférence Ouest malgré tout, est un miracle. Son nom est Nikola Jokic. Bien qu’une intersaison plus longue lui aurait été bénéfique pour perdre des kilos en trop, il n’a pas manqué le moindre match. Après une démarrage indigne d’un joueur de son standing, il rétabli l’ordre des choses et remis son équipe sur les temps de passage de l’année dernière. Il a la 5e évaluation d’efficacité de la ligue alors qu’il a joué tout un mois à un train de sénateur, catégorie Gérard Larcher.
Il est un système offensif à lui tout seul, générateur de toutes les passes possibles, dans tous les angles imaginables. La définition du mot altruisme dans le dictionnaire devrait directement renvoyer à son patronyme. Jokic passe la balle 83,9 fois par 36 minutes, 11 fois de plus que Ben Simmons qui le suit au classement (72,7). Il passe pour que ses coéquipiers soient en position avantageuse, ce qui mène à deux ou trois autres passes avant le tir. Un initiateur de jeu par excellence. Pour peu que Jamal Murray cesse nous gratifier des gâteries de sa chère et tendre et que Gary Harris retrouve son basket, les Nuggets seront des candidats très sérieux au titre.
Le choix des arrières de la 2e équipe All-NBA était plutôt facile. Si la saison régulière ne reprend pas, les Blazers ne seront pas des playoffs. Mais, à l’instar de Bradley Beal à Washington, Damian Lillard n’est en rien responsable de la médiocrité de Portland cette saison. La confiance qu’il dégage a contaminé une équipe décimée, qui n’aurait jamais dû être dans la course à la 8e à l’Ouest, après les blessures successives de Zach Collins et Rodney Hood.
Sa qualité de shoot en sortie de dribble est la seule pouvant regarder celle de Stephen Curry dans les yeux. Si l’on daigne lui signifier qu’il ne peut pas rentrer un tir de 8 mètres, il en met un de 10, puis de 12, juste pour rire. L’année dernière Lillard a rentré 16 des 50 tirs de plus de 9 mètres qu’il a tenté en 80 matches. Plutôt pas mal, n’est-ce pas ? Cette année, il en a tenté 114 en seulement 58 matches… et en a rentré 49 ! C’est 43% de réussite depuis le logo !
Chris Paul a, lui, connu une succulente renaissance à Oklahoma City. Implacable dans le pick-and-roll, manipulant même les meilleurs défenseurs avec de simples dribbles, provoquant des switches à sa guise, plantant shoot à mi-distance sur shoot à mi-distance, sans parler de son efficacité phénoménale dans le clutch… On a retrouvé le Point God au sommet de son art, qui a mené à 4 victoires de la 2e place à l’Ouest, une équipe que beaucoup (dont votre cher serviteur) voyaient foncer vers la loterie. Superbe.
1re ÉQUIPE ALL-NBA
G – James Harden, Houston Rockets
G – Luka Doncic, Dallas Mavericks
F – Giannis Antetokounmpo, Milwaukee Bucks
F – LeBron James, Los Angeles Lakers
C – Anthony Davis, Los Angeles Lakers
À l’inverse de la 3e équipe la 1re est, à de rares exceptions près, indiscutable. La génération actuelle de superstars étant dominée par des joueurs extérieurs, il y a tout de même un paquet d’arrières et d’ailiers parmi lesquels faire le tri. Si Kevin Durant ne s’était jamais blessé, s’il avait rejoint Brooklyn avec le niveau qu’il avait pendant les playoffs 2019 – celui de meilleur joueur de la planète – composer cette équipe aurait été un dilemme sans nom.
Durant sur le flanc, Giannis Antetokounmpo tutoyant les sommets et LeBron James ayant trouvé la fontaine de Jouvence, la paire d’ailiers ne fait aucun doute. Kawhi Leonard aurait pu changer la donne avec quelques matches joués de plus. Je n’accorde pas d’importance au nombre matches disputés pour les équipes All-NBA, quand un joueur est clairement supérieur à un autre.
En 2017-2018 Stephen Curry a fini dans la 3e équipe de l’année alors qu’il était tangiblement meilleur que Damian Lillard, DeMar DeRozan et Russell Westbrook et venait de boucler la saison la plus efficace de sa carrière. Ils l’ont devancé parce qu’il n’avait joué que 51 matches. Il aurait été dans ma 1re équipe malgré tout et sans la moindre hésitation. Mais tout comme Embiid avec Gobert, Leonard n’a pas été si remarquable qu’on puisse omettre la différence de minutes jouées avec son homologue des Lakers.
Par 36 minutes, Leonard a des moyennes de 30,0 points, 8,2 rebonds et 5,6 passes décisives. Encore une fois, la meilleure saison de sa carrière, dans toute les catégories, sans équivoque. Il tente la même quantité de tirs à 3 points que James (6,4 contre 6,6 par 36 minutes) et les rentre avec plus de réussite. Il provoque aussi plus de fautes et a beaucoup plus de réussite aux lancers francs que James. Dire que Kawhi est un meilleur joueur de basket que LeBron en 2020 n’est pas une infamie, mais quelle que soit la différence, elle est marginale. Pour ce qui est de la 1re équipe All-NBA, ne pas considérer les 9 matches et 450 minutes jouées de plus et le meilleur pourcentage de victoires de James serait toutefois une erreur.
Mener son équipe à la première place de la Conférence Ouest doit compter. Ne manquer que trois matches et gagner 64,2% des rencontres disputées doit compter. La transcendance de LeBron James à la passe et son leadership avec un effectif tout aussi nouveau que celui des Clippers ont simplement été sensationnels. Sa renaissance après une saison souvent frustrante, parfois scandaleuse et sa longévité sont époustouflantes.
Les sélections de Luka Doncic et James Harden aux postes arrières ne laissent pas l’ombre d’un doute. Harden a marqué 34,4 points par match (!) et certains osent pointer du doigt son léger déclin de production par rapport à sa saison 2018-2019 historique. Rendre l’extraordinaire ordinaire, banaliser l’exceptionnel, allégorie. Il est l’incarnation de l’aise et da la facilité. Il plante régulièrement 20 points par mi-temps, sans forcer, avec une diversité de shoots déconcertante. Cette saison encore, il a provoqué plus de faute que quiconque et tenté 11,8 lancers francs par rencontre. On peut ne pas aimer, mais le basket n’est pas encore un concours artistique.
Le seul argument en sa défaveur est son relatif creux statistique du mois de janvier, où il ne rentrait que 35,5% de ses tirs, dont 27% à 3 points, et où Russell Westbrook menait la charge. Ces 12 matches un peu plus poussifs ne doivent cependant pas obstruer son début de saison, où il réussissait la tâche impossible d’être encore meilleur que la saison précédente. De plus, les pourcentages bruts minimisent toujours son impact réel, puisqu’une grosse part de sa production vient des lancers qu’ils génère.
Si Westbrook a eu autant de succès, c’est en partie grâce à l’attention que portent les défenses à Harden dès qu’il franchit la mi-terrain, ce qu’aucune statistique ne montrera. Les Rockets sont meilleurs avec Harden sur le terrain et Westbrook sur le banc que l’inverse. Il est reste le catalyseur et leader offensif de la 2e meilleure attaque de la ligue…
…Derrière les Mavericks de Luka Doncic. Dallas n’a pas seulement la meilleure attaque de la ligue, ils ont la meilleure attaque de tous les temps ! Leur évaluation offensive de 115,8 est presque 1 point entier de plus que le précédent record, établi par les Warriors la saison dernière (115,0). Les Mavericks n’ont ni Stephen Curry, ni Kevin Durant, ni Klay Thompson. Ils sont juste menés par un joueur qui n’avait pas le droit de boire de l’alcool aux États-Unis lors de ma dernière publication.
Avec Doncic sur le parquet, l’évaluation offensive de Dallas est même montée à 117,0, la marque la plus élevée parmi les joueurs ayant joué au moins 20 minutes par match. Mêmes les plus optimistes ne pouvaient raisonnablement attendre qu’il atteigne ce niveau, dès sa deuxième saison en NBA. Malgré une irrégularité encore présente à 3 points, il est largement au-delà de toutes les espérances. Il rentré 54,7% de ses tirs à 2 points, à 11,5 tentatives par match. Une sélection dans le 1er cinq de l’année aurait été méritée même sans qualification pour les playoffs. Les 34 victoires en 54 matches joués la rendent incontestable.
Anthony Davis a toujours clamé haut et fort qu’il ne voulait pas jouer pivot. Son vœu a été exaucé à Los Angeles puisqu’il a plus joué au poste d’ailier fort cette saison (62% de ses minutes) que depuis 2014-2015. Frank Vogel l’a tout de même aligné au poste 5 dans la plupart des 4e quart-temps, quand son équipe en avait le plus besoin. Comme Harden qui a joué 55% de ses minutes au poste 3, le money-time est la vérité sur laquelle je m’appuis.
Autrement sa place n’est pas sujet à controverse. Sa ténacité défensive est toujours au rendez-vous et il a parfois bien embêté des joueurs extérieurs, quand amené à défendre le périmètre. Les Lakers ont la 3e défense du championnat et il en est la raison principale. Il a même redonné à LeBron James la motivation de défendre. Le nivellement par le haut. Davis a également le taux de lancers francs (46,0%) le plus élevé de sa carrière. Quand les intérieurs ne peuvent pas défendre sur lui, ils l’envoient sur la ligne. Son meilleur pourcentage tirs effectif (54,4%) et son record de tirs à 3 points inscrits (65) en seulement 55 matches embellissent encore une saison majuscule.
Quant à Giannis Antetokounmpo, il est le MVP en titre. Il a été encore plus fort cette saison. The end.